Traitement de l’HBP : Comparaison des différentes techniques
L’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) touche près de 50 % des hommes de plus de 60 ans. Parmi les traitements disponibles, l’embolisation de la prostate se distingue aujourd’hui comme une alternative minimale invasive, efficace et respectueuse de la fonction sexuelle. Face aux méthodes traditionnelles comme la TURP (résection transurétrale de la prostate) ou les techniques plus récentes comme Rezum, l’embolisation se positionne comme un traitement de choix, notamment pour les patients soucieux de préserver leur qualité de vie intime.
Qu’est-ce que l’embolisation de la prostate ?
L’embolisation prostatique est une technique de radiologie interventionnelle. Réalisée par un radiologue interventionnel, cette procédure consiste à réduire le flux sanguin vers la prostate afin d’induire une diminution progressive de son volume. Le geste est effectué sous anesthésie locale et guidé par imagerie en temps réel, via un petit cathéter introduit dans une artère de l’aine ou du poignet.
Contrairement aux chirurgies plus lourdes, aucune incision n’est nécessaire, et le patient peut souvent rentrer chez lui le jour même. Cette technique permet de traiter efficacement les symptômes urinaires gênants liés à l’HBP : jet urinaire faible, besoin urgent ou fréquent d’uriner, levers nocturnes fréquents, etc.
Des résultats cliniques probants
De nombreuses études cliniques ont confirmé l’efficacité de l’embolisation de la prostate. En moyenne, les patients constatent une amélioration significative de leur débit urinaire, une réduction des symptômes dès les premières semaines, et une amélioration durable sur plusieurs années.
Un impact positif sur la sexualité
L’un des principaux avantages de l’embolisation de la prostate est qu’elle préserve les fonctions sexuelles, contrairement à la TURP ou au Rezum, qui peuvent entraîner des effets secondaires comme l’éjaculation rétrograde, la dysfonction érectile, voire une perte de libido.
- Préservation de l’érection : puisque les nerfs érectiles ne sont pas touchés durant l’embolisation, les troubles de l’érection sont quasiment inexistants.
- Ejaculation naturelle conservée : contrairement à la TURP, l’embolisation n’affecte pas le sphincter interne, ce qui permet de maintenir une éjaculation normale.
Bien-être psychologique : la conservation de la sexualité participe fortement à une meilleure qualité de vie globale, souvent soulignée par les patients eux-mêmes.
Comparaison avec la TURP et le Rezum
TURP : technique invasive, effets secondaires fréquents
La TURP, bien qu’elle reste une référence historique, est une procédure chirurgicale réalisée sous anesthésie générale ou rachianesthésie. Elle nécessite une hospitalisation et une sonde urinaire post-opératoire pendant plusieurs jours. De plus, elle est associée à de nombreux effets secondaires :
- Éjaculation rétrograde dans 70 à 80 % des cas
- Risque d’incontinence urinaire
- Risque de sténose urétrale
- Douleurs post-opératoires
Rezum : une option thermique mais non sans effets
Le Rezum est une méthode plus récente utilisant la vapeur d’eau pour détruire le tissu prostatique. Bien que moins invasive que la TURP, elle entraîne souvent :
- Une phase d’irritation importante les semaines suivant le traitement
- Des troubles de l’éjaculation dans près de 20 à 30 % des cas
- Une efficacité moindre chez les prostates volumineuses (> 80 mL)
Une nécessité fréquente de sondage urinaire pendant plusieurs jours
Pourquoi l’embolisation est-elle supérieure ?
Critères | Embolisation prostatique | TURP | Rezum |
Type d’anesthésie | Locale | Générale ou rachianesthésie | Locale |
Hospitalisation | Non (ambulatoire) | Oui (2 à 4 jours) | Parfois nécessaire |
Préservation de l’éjaculation | Oui | Non (70-80 % de rétrogade) | Parfois non (20-30 % atteints) |
Risque de dysfonction érectile | Très faible | Modéré | Modéré |
Retour aux activités | 24 à 48 heures | 1 à 2 semaines | 3 à 7 jours |
Efficacité sur le long terme | Élevée (≥ 5 ans) | Très élevée | Moyenne à bonne |
Adaptée aux grandes prostates | Oui (>100 mL) | Non recommandée au-delà de 80 mL | Non recommandée au-delà de 80 mL |
Pour quels patients est-ce indiqué ?
L’embolisation de la prostate est particulièrement adaptée aux patients :
- Soucieux de préserver leur fonction sexuelle
- Ayant une contre-indication à l’anesthésie générale
- Ne souhaitant pas d’intervention chirurgicale invasive
- Avec une prostate de taille moyenne à importante
- Recherchant un traitement ambulatoire avec un retour rapide à la vie normale
Elle est également une solution idéale pour ceux qui ont déjà essayé les médicaments sans succès ou qui ne les tolèrent pas.
Une technique en plein essor
Depuis sa validation par de nombreuses études internationales, l’embolisation prostatique connaît un essor croissant en France et dans d’autres pays européens. De plus en plus de centres de radiologie interventionnelle la proposent, en particulier ceux spécialisés dans la prise en charge de l’HBP.
Conclusion
L’embolisation de la prostate s’impose aujourd’hui comme la meilleure option thérapeutique non chirurgicale pour traiter l’hypertrophie bénigne de la prostate tout en préservant la sexualité des patients. Plus douce, rapide, et efficace que le Rezum et la TURP, elle permet de retrouver une qualité de vie sans compromettre la vie intime. Pour de nombreux hommes, c’est la solution idéale à un problème fréquent mais longtemps mal pris en charge.
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